Aperçu de l’impact du conflit Iran/Israël sur le transport maritime
Les tensions persistantes entre Israël et l’Iran ont franchi un nouveau seuil après qu’Israël a mené une frappe sur une installation diplomatique iranienne à Damas, en Syrie — un point névralgique de la coordination militaire iranienne dans la région.
Cette action a entraîné une riposte directe : des missiles iraniens ont visé plusieurs grandes villes israéliennes lundi.
Ce conflit, longtemps mené par procuration, glisse désormais vers une confrontation directe, Israël ayant annoncé qu’il ciblerait des installations nucléaires et de missiles en Iran.
Des opérations militaires qui affectent le commerce mondial et le transport maritime
Si l’impact global du conflit sur le commerce mondial reste difficile à mesurer, le secteur maritime en ressent déjà les premières conséquences. Les frappes aériennes ont entraîné une multiplication des brouillages des signaux pour les navires opérant au Moyen-Orient, première région productrice de pétrole au monde. Cette perturbation du GPS, outil essentiel à la navigation et au suivi des navires, complique le contrôle des mouvements maritimes, ce qui pèse sur la logistique portuaire et les routes commerciales, et allonge les délais ainsi que les coûts d’acheminement.
La simple perception d’un risque accru au Moyen-Orient suffit à accentuer la volatilité des prix du pétrole et à perturber les programmes des tankers. La hausse du baril peut inciter les producteurs à augmenter leurs exportations, ce qui tend à resserrer les chaînes d’approvisionnement et à faire grimper les tarifs d’affrètement des navires.
L’Iran pourrait-il fermer le détroit d’Hormuz ?
Par le passé, face à la pression occidentale, l’Iran a déjà menacé de fermer le détroit d’Hormuz — un passage clé pour le transport mondial de pétrole. Toute perturbation du trafic dans cette zone aurait probablement pour effet de restreindre le commerce et d’impacter les prix mondiaux du brut. À ce jour, les infrastructures pétrolières stratégiques demeurent intactes, ce qui apaise les craintes liées au conflit en cours.
Les spécialistes estiment qu’une fermeture du détroit reste improbable, car elle porterait gravement préjudice à l’économie iranienne, largement tributaire de ses exportations de pétrole à prix réduit vers la Chine. Ces ventes représentent la principale source de devises du pays, rendant le maintien des exportations vital pour sa stabilité économique.
Les analystes estiment que si le détroit venait à être fermé, l’Arabie saoudite et les autres membres de l’OPEP auraient du mal à compenser la baisse de l’offre iranienne en mobilisant leurs capacités de réserve. Un tel scénario entraînerait vraisemblablement une flambée des prix du pétrole sur les marchés internationaux.
Allongement des routes et offre plus restreinte – le marché s’adapte
En cas d’escalade du conflit, la mer Rouge et le canal de Suez pourraient être considérés comme trop à risque, poussant les tankers à contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Cela allongerait significativement les distances de navigation, réduirait la disponibilité des navires et entraînerait une hausse des taux de fret.
Pour compenser une éventuelle diminution des exportations pétrolières du Golfe Persique, les raffineurs pourraient se tourner vers le brut d’Afrique de l’Ouest ou du Brésil. Parallèlement, les producteurs américains et les membres de l’OPEP comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pourraient accroître leurs livraisons via des itinéraires alternatifs, notamment l’oléoduc de la mer Rouge ou le port de Fujaïrah, qui permettent d’éviter le détroit d’Hormuz. Toute contrainte sur ce point névralgique impose une adaptation des flux mondiaux de pétrole, allongeant les routes maritimes et augmentant la volatilité tant sur les marchés du shipping que de l’énergie.
En conclusion, réponse positive du marché dans un contexte géopolitique tendu
Même si la situation de crise devait rester temporaire, les conditions de marché se sont déjà améliorées, tirant les revenus à la hausse dans la plupart des segments du shipping. Si le conflit devait perdurer, EMF pourrait bénéficier d’une progression durable des résultats et d’une valorisation accrue de sa flotte.
Source: Bloomberg, Wall Street Journal, Reuters, TradeWinds